PICTOU
Technique PICTurale d’OUdry
Le Projet
Le projet PictOu se propose d’étudier la pratique picturale de Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) à partir de l’analyse de ses œuvres conservées dans les collections françaises. Ses procédés, le choix de ses matériaux et de ses outils, ont jusqu’ici été définis par extrapolation de ses conférences, Sur la manière d’étudier la couleur et Sur la pratique de la peinture, prononcées à l’Académie royale de peinture et de sculpture le 7 juin 1749 et le 2 décembre 1752. Énoncés à la fin de sa carrière, ces textes rendent compte de son expérience de peintre mais également d’une profonde connaissance des productions de ses contemporains et de ses prédécesseurs. Il accorde une attention particulière à leur évolution matérielle arguant l’importance des choix techniques de l’artiste pour leur bonne conservation. On envisage donc d’analyser la production du peintre et de la confronter à ses écrits afin de mesurer l’intégration de ses constats dans sa propre pratique. L’étude repose sur l’analyse matérielle de sa production. Les tableaux de J.-B. Oudry déjà restaurés dans les ateliers du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) et bénéficiant d’un dossier d’imagerie scientifique et de rapports de restauration, ainsi que le cycle des quatre saisons (L’hiver (MV8514), Le printemps (MV 8538), L’été (MV7359), L’automne (MV736), château de Versailles, Versailles) conservés au château de Versailles, et ayant fait l’objet d’une restauration fondamentale dans le dernier semestre 2017, constituent le corpus principal de cette étude. Il s’agit de s’attacher à identifier la nature des matériaux présents et leurs modes d’application. La confrontation de ces résultats se aux textes permettra d’en évaluer la portée pour l’étude de sa pratique. Une attention particulière est accordée à l’état de conservation et au parcours patrimonial des œuvres dès lors qu’ils conditionnent la qualité des informations technologiques.
Objectifs et description du projet
Jusqu’à aujourd’hui, peu de recherches ont été consacrées à la technique picturale française du XVIIIème siècle. Les connaissances relatives au choix des matériaux, des outils, à leurs mises en œuvre émanent pour l’essentiel de l’étude des traités de peinture ou des livres de secrets ; les développements de cette littérature technologique accompagnant en France l’établissement de l’Académie royale de peinture et de sculpture[1]. Certains travaux scientifiques soulignent la prise de conscience par les contemporains de l’importance de la dimension matérielle de la pratique[2] et de la nature évolutive des productions[3]. Toutefois, fondée avant tout sur l’étude d’un corpus de sources écrites, la démarche accorde peu de place à la matérialité des œuvres. En outre, si des laboratoires de recherche se sont attachés à déterminer la nature de certains matériaux ou de couches présentes dans les productions picturales de la période[4] ou si Watteau jouit d’un travail approfondi sur la nature de ses matériaux et de ses procédés, ce type de recherches demeure ponctuel[5].
Face à ce constat, on se propose d’étudier la pratique picturale de J.-B. Oudry (1686-1755). Élève de Largivillière, héritier de la tradition rubéniste, agréé à l’Académie en 1717, le peintre devient directeur de la manufacture royale des tapisseries de Beauvais en 1734. Il laisse derrière lui plus de mille œuvres peintes qui couvrent la première moitié du siècle[6]. Ses deux discours, prononcés à l’Académie royale de peinture et de sculpture, sont aujourd’hui considérés comme les seuls relevant d’une démarche explicitement appliquée[7] : Sur la manière d’étudier la couleur puis Sur la pratique de la peinture, respectivement le 7 juin 1749 et le 2 décembre 1752. Ces textes rendent compte de son expérience de peintre mais également d’une profonde connaissance des productions de ses contemporains et de ses prédécesseurs. Il accorde une attention particulière à leur évolution matérielle arguant l’importance des choix techniques de l’artiste pour leur bonne conservation. On envisage donc d’analyser la production du peintre et de la confronter à ses écrits afin de mesurer l’intégration de ses constats à sa propre pratique. Dans un premier temps, on se propose de renseigner les rubriques relevant d’une étude technologique : la nature des outils, des matériaux, des gestes et des procédés. Le processus de création de chaque œuvre est analysé afin de déterminer l’enchaînement des séquences de travail à partir de quoi est proposée une étude diachronique de sa production et une évaluation des constantes et des modifications dans sa pratique. Ces éléments seront explicités en regard des connaissances actuelles du marché des matériaux des beaux-arts et des innovations technologiques. Dans un deuxième temps, les résultats seront confrontés aux textes afin d’en évaluer la portée pour l’étude de sa pratique.
L’étude repose sur l’analyse matérielle de soixante-dix tableaux de J.-B. Oudry conservés dans les collections françaises. Parmi eux, soixante-neuf ont déjà été restaurés dans les ateliers de Flore (Paris) ou des Petites écuries du Roi (Versailles) du C2RMF.
La documentation scientifique du C2RMF constitue une première source d’information. Les dossiers d’œuvre et de restauration permettent d’étudier le parcours patrimonial des tableaux et d’évaluer leur état de conservation. On peut dès lors répondre à certaines questions : le support est-il original ? Observe-t-on un support secondaire de rentoilage ? Le tableau a-t-il fait l’objet d’une transposition ? La qualité de la touche et de la facture est établie pour chaque tableau une fois ce préalable défini. Ce constat guide également l’étude de l’imagerie scientifique. Dès lors, on définit la nature de l’armure et de la contexture des supports originaux, on localise d’éventuels repentirs, repeints et autres apports postérieurs au temps de la création. Les résultats des analyses physico-chimiques existants sont rassemblés afin de dresser un bilan de l’état des connaissances sur les matériaux employés par J.-B. Oudry. Ces premières informations sont rapprochées des travaux existants sur la technique picturale française. Ce travail de compilation permet de définir les éléments à compléter et de formuler de nouvelles questions. À la lecture des textes consignés pour la période, une attention particulière est accordée à la qualité des préparations (simple ou double), leur nature (nature des charges, des liants considérant notamment l’hypothèse d’émulsions), aux matériaux de la couche picturale (présence de still-de-grains, de terre verte) ainsi qu’aux modes d’obtention de couleurs saturées dans la composition. De plus, un retour aux œuvres confronte les informations référencées dans les rapports du C2RMF. Un examen technologique complémentaire est ainsi conduit sur les œuvres afin de compléter les informations connues. Des analyses complémentaires pourront être menées le cas échéant, in-situ, au moyen de modes d’analyses mobiles. L’observation se fait sous différents éclairages et plusieurs grossissements dans le but d’affiner l’examen technologique relatif notamment aux traces d’outils et à la juxtaposition des couches. Les traces relatives à des séquences de roulage seront recherchées sur les grands formats notamment de façon à définir le mode opératoire engagé pour les phases d’esquisse et d’empâtement. Par ailleurs, on tachera d’observer si des altérations constatées dans les œuvres de J.-B. Oudry correspondent aux observations notées dans ses conférences. On évaluera la validité de ses conclusions au regard des connaissances actuelles.
Situation du projet sur le plan national, européen et international
Comme nous l’avons souligné préalablement, l’étude de la technique picturale française du XVIIIème siècle fait l’objet de travaux de recherche ponctuels. Elle est fondée essentiellement sur l’analyse des sources textuelles anciennes. Depuis une vingtaine d’années, l’International Institute for Conservation of Historic and Artistic Works (ICC) comme de l’Art Technological Source Research Group (ICOM) ont permis la diffusion de travaux sur les matériaux employés par les artistes à cette période. Les recherches menées sur les traités de recettes et livres de secrets rendent compte des connaissances sur les matériaux et procédés artistiques[8]. Elles soulignent par ailleurs l’intérêt porté par les artistes à la conservation de leurs productions. Elles demeurent précieuses dans la construction d’une histoire des techniques artistiques. Néanmoins, la transposition de ces informations pour la connaissance d’un tableau reste limitée. Face à ce constat, les travaux de recherche entrepris dans le cadre de restaurations tentent d’opérer une synthèse entre connaissances textuelles et analyses matérielles. Précurseur dans le domaine, les travaux de la National Gallery de Londres conduits dans le cadre de Art in the Making project ou des publications du Technical Bulletin se posent comme un modèle méthodologique dans l’étude des matériaux. Toutefois, pour notre période d’étude, ils se limitent à l’identification des pigments. Seul le Getty, à la fin des années 2000, a consacré une étude technologique à deux œuvres de J.-B. Oudry, conservée au Staatliches Museum, à Schwerin (Allemagne) : Rhinoceros (1749), Lion (1752)[9]. Le détail des traitements de conservation accompagne une description des matériaux picturaux définis après examen de coupes stratigraphiques – l’objectif initial du projet était leur restauration pour l’exposition Oudry’s painted menagerie. Portraits of Exotic Animals[10]. Alan Phénix, Thiarna Doherty, Anna Schönemann et Adriana Rizzo proposent ainsi une étude des deux œuvres à partir de l’analyse conjuguée des tableaux et de la seconde conférence de J.-B. Oudry (1752)[11]. Ce travail a en outre donné lieu à la publication d’une version anglaise de la conférence.
Par notre travail de recherche, nous souhaitons développer une étude du processus de production de J.-B. Oudry fondé sur l’étude de la matérialité des œuvres. Dans la continuité du travail entrepris sur Watteau, publié dans la revue Techné, en 2010, une attention particulière est accordée à l’étude des matériaux anciens présents[12]. Toutefois, il s’agit d’élargir l’entreprise à l’étude des outils et des procédés du peintre à partir de l’examen des traces observées sur les œuvres. Notre corpus permet ainsi d’approcher les spécificités de la production d’un peintre majeur du XVIIIème siècle et de mesurer la prise en compte dans sa production des conseils qu’il exprime dans ses conférences.
Positionnement du projet par rapport aux thématiques du DIM « Matériaux anciens et patrimoniaux »
Le projet d’étude de la production peinte de J.-B. Oudry s’inscrit dans trois thématiques du DIM : « Provenance, chaînes opératoires, pratiques », « Matériaux d’artistes et matérialité des œuvres », « Altération et conservation ».
Il s’agit de reconstituer les chaînes opératoires de tableaux de J.-B. Oudry qui ont fait l’objet de restauration au C2RMF. L’examen des altérations d’une œuvre renseigne sur son parcours patrimonial mais également sur le temps de la création. À l’image des craquelures prématurées ou de la décoloration de certaines couches colorées, certaines transformations optiques guident l’interprétation des choix de matériaux employés par l’artiste. On envisage dès lors d’établir une typologie des altérations récurrentes et de les rapprocher des matériaux et procédés mis en œuvre. Ainsi, les analyses physico-chimiques et l’examen des coupes stratigraphiques sont engagées pour l’identification des pigments, liant et medium, sur la base des premières observations. Notre démarche repose sur la complémentarité des sciences de la conservation-restauration et des sciences naturelles pour l’examen de la matérialité. Par ailleurs, l’étude associe le champ des sciences humaines en intégrant l’étude du processus et des pratiques. Les connaissances relatives à la conservation des matériaux et à leur mise en œuvre et au marché des beaux-arts contemporain contribueront notamment à l’interprétation des choix de l’artiste.
[1] Ann MASSING, “French painting technique in the Seventeenth and early eighteenth centuries and De la Fontaine’s Académie de la peinture (Paris 1679)”, in Looking through Paintings: the study of painting techniques and materials in support of art historical research, Archetype, London, 1998, p. 319-390.
[2] Jérôme Delaplanche, Un tableau n’est pas qu’une image : la reconnaissance de la matière de la peinture au XVIIIème siècle, Rennes, PUR, 2016.
[3] Magriet van EIKEMA HOMME, « Painters’Methods to Prevent Colour Changes Described in Sixteenth to Early Eighteenth Century Sources on Oil Painting Techniques », in Looking through Paintings: the study of painting techniques and materials in support of art historical research, Archetype, London, 1998, p. 91-131.
[4] Alain R. DUVAL, “Les préparations colorées des tableaux de l’École française des 17è et 18è siècles », in Studies in Conservation, 37, 1992, p. 239-258.
[5] C2RMF, « Watteau et la scène galante », Techne n°30-31, 2009-2010.
[6] Hall Opperman, Pierre Rosenberg, J.-B. Oudry, [exposition Galeries nationales du Grand Palais, Paris, 1er octobre1982- 3 janvier 1983], Paris, RMN, 1982.
[7] Jacqueline Lichtenstein, Christian Michel, Conférences de l’Académie royale de peinture et de sculpture, Tome VI : Les Conférences entre 1752-1792, Paris, Centre Allemand d’histoire de l’art, 2015, p. 50.
[8] Claire Betelu, Cécile Parmentier, Anne Servais (ed.), Savoir et transmission, Actes Journées d’étude de la composante de recherche Préservation des biens culturels, INHA, Paris, (10 octobre 2015), HiCSA, [en ligne] http://hicsa.univ-paris1.fr, à paraître
[9] http://www.getty.edu/museum/ conservation/partnerships/oudry [en ligne] Consulté le 19 avril 2017
[10] Léonard MARK, « Notes on the restoration of Jean Baptiste Oudry’s Rhinoceros and Lion”, in Oudry’s painted menagerie portraits of exotic animals in Eighteenth-century Europe,[ exposition 1er mai-2 septembre 2007], 2007, p. 104-117
[11] Alan PHENIX, Tiara DOHERTY, Anna SCHRONEMANN, Adriana RIZZO, “Oudry’s painted menagerie: a technical study with reference to the artist’s lectures on painting technique”, in Sources and Serendipity. Testimonies of Artist’s Practice, London, Archetype, 2009, p. 95-103
[12] C2RMF, « Watteau et la scène galante », Techne n°30-31, 2009-2010.
Claire BETELU
Docteure en Histoire de l’art. Restauratrice de peinture. Maître de conférences, Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Claire Betelu est maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UFR03), membre de l’équipe d’accueil Histoire Culturelle et Sociale de l’Art (HiCSA) et responsable du master de Conservation préventive du patrimoine dans la même université. Conciliant ses activités de recherche et de restauration de peinture, Claire Betelu étudie les processus de création et de dégradation des œuvres peintes pour les périodes moderne et contemporaine. Elle a notamment rédigé plusieurs articles consacrés à l’histoire de la restauration en France. Elle collabore aujourd’hui à plusieurs projets de recherche dont PictOu, soutenu par le DIM-MAP Ile de France, qui se propose de documenter la technique picturale de Jean-Baptiste Oudry à partir de l’examen d’un corpus d’œuvres restaurées dans les ateliers du C2RMF. Sa contribution en 2017 à Réception critique de la restauration (XVIIIème- XXème siècles), « Notions relatives au processus d’altération développées par les artistes dans les conférences de l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture au temps de François Bernard Lepicié (1752-1754) », met en lumière la prise en compte des phénomènes de dégradation par les peintres dont Jean-Baptiste Oudry.
Dans le cadre du projet, elle coordonne les échanges entre les différents partenaires du projet PictOu et les recherches engagées. Sur le plan scientifique, elle contribue aux recherches relevant de l’examen matériel des œuvres, de l’histoire de leur restauration et des éléments relevant de la technologie picturale.
Claire GERIN-PIERRE
Conservatrice en chef du patrimoine. Filière peinture du Département Restauration du C2RMF
Depuis 2006, Claire Gerin Pierre est chargée du suivi des restaurations de peinture au C2RMF pour de nombreux musées, dont les châteaux de Versailles, Fontainebleau, Compiègne et Ecouen. Elle consacre une partie de son activité de recherche à l’histoire de la restauration aux XVIIIe et XIXe siècles. Elle a notamment participé au Dictionnaire des restaurateurs (1750-1950), sous la direction de N. Volle, (à paraître). Elle a également publié en 2015 « La restauration au Louvre du retable du Jugement dernier de Roger Van der Weyden (1876-1878): un rare cas de documentation photographique » dans Technè n°42 et en 2013, « La réunification des deux parties d’un tableau de Poussin conservé au musée Fabre de Montpellier : Vénus et Adonis, vue de Grottaferrata » en collaboration avec O.Zeder, R. Moreira et J.P. Viala, dans Technè.
Enfin, elle enseigne à l’École du Louvre où elle dispense des cours sur la restauration des peintures et sur l’histoire et la déontologie de la restauration. Elle encadre également de nombreux mémoires de recherche de 4e et 5e année sur l’histoire de la restauration.
Dans le cadre du projet PictOu, Claire Gerin-Pierre assure notamment le suivi de la restauration des Quatre saisons du château de Versailles. Elle coordonne également les analyses complémentaires engagées sur les œuvres d’Oudry dans le cadre du projet.
Dorothée LANNO
Docteure en Histoire de l’art
Docteure en Histoire de l’art moderne, Dorothée Lanno a consacré sa thèse aux représentations de l’intimité domestique dans les arts figurés français, entre 1780 et 1815. Centrés sur l’étude du portrait et de la scène de genre, ses champs de recherche intéressent à la fois l’histoire des arts figurés, l’histoire du goût et l’histoire culturelle. Elle questionne notamment la manière dont l’évolution des mentalités agit sur la création artistique et sur les goûts esthétiques.
Entre 2014 et 2015, elle a été chargée de recherche dans le cadre du programme « Auteurs d’écrits sur l’art sous l’Ancien Régime » inscrit dans une convention passée entre l’INHA et l’Université de Strasbourg. Elle est également lauréate de la bourse d’études de la Fondation Napoléon (2015). Depuis 2018, elle est chercheur post-doctorante à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, dans le cadre du projet PictOu.
Johanna SALVANT
Docteure en Chimie analytique. Ingénieure d’étude C2RMF
Johanna Salvant est ingénieure d’étude au C2RMF depuis 2017 où elle a rejoint le département Recherche dans le groupe Peinture de chevalet.
Après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur à Chimie ParisTech, elle a poursuivi par un master à Londres à UCL pour s’orienter dans le domaine du patrimoine culturel. Elle a ensuite réalisé une thèse en Chimie Analytique au C2RMF sur les propriétés physico-chimiques des matériaux de peintures employés par Vincent Van Gogh.
Après un postdoctorat à l’ESPCI dans le domaine des polymères complexes, elle a rejoint en 2013 le centre NU-ACCESS aux Etat-Unis pour un postdoctorat. Ce nouveau centre, fruit du partenariat entre l’Art Institute of Chicago et Northwestern University, développe des recherches scientifiques dans le patrimoine sur les collections muséales. Les travaux de recherche de Johanna à Chicago se sont notamment focalisés sur la caractérisation de la technique picturale et matériaux employés dans des peintures, telles que les portraits du Fayoum de l’Egypte romaine et des œuvres du XXème (projet László Moholy-Nagy avec le musée Guggenheim de New York ; étude des protrusions dans les peintures de Georgia O’Keeffe).
Équipe d’accueil HiCSA – Paris 1 Panthéon-Sorbonne
L’HiCSA est à l’initiative du projet PictOu avec le C2RMF. Le laboratoire a notamment financé la construction du site internet PictOu et plusieurs évènements scientifiques associés.
L’équipe d’accueil HiCSA (Histoire culturelle et sociale des arts) de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne est l’un des plus importants centres de recherche universitaire en histoire de l’art en France, tant par le nombre de ses titulaires (39 enseignants-chercheurs en 2018) que par les domaines couverts, des mondes médiévaux à l’art le plus contemporain en passant par l’art de la Renaissance et de l’Europe du Nord moderne. Si les œuvres et les processus créatifs sont au cœur des recherches de ce laboratoire, les questions touchant aux institutions, l’étude des relations entre art, architecture et patrimoine, la prise en compte de l’économie de l’art et l’étude des mondes de l’art sont quelques-unes des directions prises actuellement par nos équipes. Au sein de l’HiCSA, l’histoire de l’art est entendue dans une acception ouverte, au-delà du périmètre classique des beaux-arts, en tant que carrefour accueillant et confrontant des disciplines telles que l’histoire du cinéma, de la photographie, des arts décoratifs, et de la conservation et de la restauration des biens culturels.
Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France – C2RMF
Le C2RMF, et plus particulièrement son centre de restauration, est à l’initiative avec l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne du projet PictOu. Une première étude technique des Quatre Saisons (Versailles, Châteaux de Versailles et du Trianon) a ainsi été conduite en cours de restauration dans les ateliers de restauration des Petites Ecuries de Versailles à l’hiver 2018-2019 sous la supervision de Claire Gerin-Pierre. Depuis 2019, le laboratoire de recherche participe également au projet conduisant des analyses sur les œuvres in situ ou dans leur laboratoire. Myriam Eveno, Eric Laval et Johanna Salvant participent ainsi au projet dans ses différentes phases d’avancement.
Les missions statutaires du C2RMF ont été définies par l’arrêté du 16 décembre 1998 érigeant divers services du service des musées de France de la direction générale des patrimoines à compétence nationale. Le C2RMF a pour mission de mettre en œuvre, en liaison avec les conservateurs responsables des collections, la politique du service des musées de France de la direction générale des patrimoines en matière de recherche, de conservation préventive et de restauration des collections des musées de France.
Il constitue et conserve une documentation sur les matériaux, les techniques et la restauration des œuvres des musées. Le C2RMF, en sa qualité de service technique compétant en matière de restauration, participe à la mise en œuvre du contrôle scientifique et technique de l’État, conformément à la loi n°2002-5 en date du 4 janvier 2002 relative aux musées de France (article 15) et à ses décrets d’application n°2002-628 du 25 avril 2002 (article 19) et 2002-852 du 02 mai 2002 (article 9).
https://c2rmf.fr/restaurer/des-filieres-et-des-ateliers
DIM MAP Ile de France – Matériaux anciens et patrimoniaux
Le DIM soutient le projet PictOu depuis sa création. En 2018-19, le DIM a financé le contrat postdoctoral de Dorothée Lanno, marquant les début du projet de recherche. En 2020, dans le cadre du projet RIR-Peint, il a contribué à l’achat d’un système de réflectographie infra-rouge, équipement à présent employé dans nos campagnes d’étude.
Le Domaine d’intérêt majeur (DIM) Matériaux anciens et patrimoniaux est le réseau francilien de recherche consacré à l’étude des matériaux anciens.
Le réseau est structuré en 8 axes de recherche, thématiques et transversaux. Son originalité repose sur sa forte dimension pluridisciplinaire : il s’attache au développement des connaissances propres aux matériaux anciens en faisant dialoguer la physique, la chimie, l’informatique, les sciences de l’environnement, la biologie avec l’histoire, l’histoire de l’art, l’archéologie, la paléontologie et les sciences des textes. Le réseau associe directement des acteurs économiques et sociaux s’engageant dans la recherche et sa valorisation.
https://www.dim-map.fr/projets-soutenus/
Musée de la Chasse et de la Nature (Paris)
Le MCN participe au projet PictOu depuis le printemps 2020. A l’occasion de son chantier des collections, sept tableaux attribués à Oudry conservés dans ses collections ont été examinés et analysés. Les actes du colloques ICOM Métal (janvier 2021) rendent compte d’une partie de nos recherches sur deux tableautins peints sur cuivre.
Inauguré par André Malraux dans l’hôtel de Guénégaud (Monument historique du XVIIe siècle de François Mansart), le 21 février 1967, le musée de la Chasse et de la Nature a été étendu en 2007 à l’hôtel voisin, l’hôtel de Mongelas (XVIIIe siècle). À la faveur de cette rénovation et de cette extension, le musée « expose » le rapport de l’homme à l’animal à travers les âges (de l’Antiquité à nos jours) et s’appuie sur les exceptionnelles collections d’art ancien, moderne et contemporain réunies par les fondateurs et sans cesse augmentées depuis près d’un demi-siècle. Musée privé, il bénéficie du label « Musée de France » octroyé par le ministère de la Culture et de la Communication.
RIR-Peint
L’acquisition d’un système de réflectographie MIR 10 NEW s’inscrit dans la continuation du projet PictOu. La poursuite du projet impliquant notamment de nouveaux partenariats avec des institutions françaises et internationales nous amène aujourd’hui à développer le panel d’outils à même d’approfondir un examen matériel des œuvres in situ. La composante de recherche PBC de l’HiCSA dispose d’ores et déjà d’un équipement d’observation et d’enregistrement que le système de réflectographie infrarouge complète.
https://www.dim-map.fr/projets-soutenus/rir-peint/
Artists in Paris
Artists in Paris est un projet d’histoire de l’art numérique en libre accès financé par le Leverhulme Trust et soutenu par l’Université Queen Mary de Londres. La Dr Hannah Williams est la principale chercheuse du projet. Le site Web a été conçu et réalisé par le Dr Chris Sparks.
Artistes in Paris est le premier projet à cartographier de manière exhaustive où les communautés artistiques se sont développées dans la ville du XVIIIe siècle et offre un vaste champ d’investigations ultérieures sur le fonctionnement de ces communautés et leur impact sur la pratique artistique à l’époque. Fournissant de nouvelles informations cruciales et exploitant les possibilités passionnantes des humanités numériques pour la recherche en histoire de l’art, ce site Web se veut une ressource précieuse pour quiconque étudie ou recherche l’art français, ou pour quiconque s’intéresse à l’histoire de Paris.
Le site référence actuellement trois adresses pour Jean-Baptiste Oudry.
Campagne XRF au musée de la Chasse et de la Nature (Paris) – Juin 2021
En juin 2020, le projet de recherche PictOu a pu poursuivre la campagne d’étude initiée en mars 2020 au musée de la Chasse et de la Nature alors en cours de rénovation. Cette deuxième phase a permis de compléter les données collectées précédemment par une campagne de pointage par spectrométrie de fluorescence de rayons X (SFX ou XRF). L’équipe du laboratoire du C2RMF, composée d’Eric Laval et Johanna Salvant, a ainsi procédé au pointage de plages colorées précises afin de répondre aux questionnements portés par le projet PictOu.
Ce fut l’occasion d’échanges fructueux sur la technique d’Oudry et l’état de conservation de ses œuvres entre les différents acteurs du projet. Nous tenons à remercier tout particulièrement Karen Chastagnol, conservateur adjoint au MCN et spécialiste d’Oudry, d’avoir rendu possible cette collaboration en nous intégrant au chantier des collections et en mettant à disposition une partie de ces équipes pour le déplacement des tableaux .
Cette phase d’étude est soutenu par le DIM-MAP Ile de France dans le cadre du projet RIR-Peint.
Examen technique au musée de la Chasse et de la Nature (Paris) – Février mars 2020
En mars 2020, le projet de recherche PictOu commence une nouvelle phase d’étude au musée de la Chasse et de la Nature alors en rénovation. Rendue possible notamment par le chantier des collections en cours, cette étape consiste en la documentation de l’état de conservation et l’examen technologique des tableaux d’Oudry conservés au MCN. L’observation à des échelles macro et microscopique conduit à une interprétation des traces relevant de la touche et des outils du peintre. La caractérisation des processus de dégradation et l’examen des strates dans les lacunes de couche picturale nous amène à formuler des hypothèses sur la nature des matériaux en présence et les processus de mise en œuvre.
Les premières conclusions sur les deux pendants sur cuivre, Chien en arrêt devant deux perdrix et Deux chiens et gibier mort feront l’objet d’une communication à deux voix lors des journées d’ICOM-Métal France en janvier 2021 (Claire Betelu, Karen Chastagnol, La peinture sur cuivre chez Jean-Baptiste Oudry (1686-1755): étude de trois tableaux).
Cette phase d’étude est soutenu par le DIM-MAP Ile de France dans le cadre du projet RIR-Peint.
Les Quatre Saisons Première campagne d’étude – Octobre 2017-mars 18
A l’automne 2017, la première phase du projet PictOu commence avec l’étude technologique du cycle Les Quatre Saisons (Châteaux de Versailles et du Trianon). Conduite par Claire Betelu dans les ateliers de restauration du C2RMF aux petites écuries du château de Versailles, la première phase consiste en un relevé précis des informations relevant de la technique du peintre et des transformations opérées dans son parcours patrimonial. Les œuvres étant alors en cours de restauration sous la supervision de Claire Gerin-Pierre, conservatrice en conservatrice en chef du patrimoine de la la filière peinture du Département Restauration du C2RMF, il est alors possible d’observer une œuvre allégée de ses couches de vernis et des campagnes de repeints successives et d’échanger avec Alix Laveau et Virginie Trotignon, restauratrices du patrimoine en charge du traitement des couches picturales des quatre tableaux.
Dans un second temps, la phase d’analyse est conduite par l’équipe du laboratoire du C2RMF. Eric Laval se charge des analyses par spectrométrie de fluorescence de rayons X. Myriam Eveno et Johanna Salvant prélèvent par la suite des échantillons sur les œuvres pour une analyse en laboratoire. Le choix des zones de pointage en XRF et de prélèvements sont définis par l’ensemble des membres du projet au regard des questionnements posés suite à l’examen technologique et plus largement dans le cadre de PictOu.
Histoire de l’art, 87: Humanités numériques : O. Bonfait, A. Courtin et A. Klammt
2021, Revue semestrielle éditée par l’Apahau et distribuée par Pollen-Difpop, ISBN : 978-2-909196-33-6 | ISSN : 0992-2059 | 216 p., 82 fig.
Claire Betelu, Claire Gerin-Pierre, Dorothée Lanno et Johanna Salvant, Entre discours et matérialité : une étude des paysages de Jean-Baptiste Oudry à Versailles (1748-1752)
ICOM Métal France. Métal: support de décor ou élément du décor. Approche et traitement pour leur conservation-restauration: J. Echinard, E. Guilminot, A. Genachte, L. Robiola.
2021, Actes du colloque, visio-conférence, 19-20 janvier 2021 [en ligne].
Claire Betelu, Karen Chastagnol, La peinture sur cuivre chez Jean-Baptiste Oudry (1686-1755): étude de trois tableaux, p.29-42.
http://www.inp.fr/Recherche-colloques-et-editions/Actualites/Metal-support-de-decor-ou-element-du-decor.-Approches-et-Traitements-pour-leur-conservation-restauration
Le fond de l’œuvre. Arts visuels et sécularisation à l’époque moderne: E. Chedeville, E. Jollet, C. Sourdin.
2020, Coll. HistoArt, n°12, Paris, Presses de la Sorbonne.
Claire Betelu, Un fond […] raisonnable et raisonné ». Conception des fonds dans l’œuvre de Jean-Baptiste Oudry, p.29-40.
Technart, Colloque international, Université d’Anvers, Brugges.
Du 7-10 mai 2019.
Johanna Salvant, Claire Betelu, Oudry’s painting materials in ‘Les Quatre Saisons’ investigated and discussed with reference to his writings.
# 1257. Revue de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
N°1, 2019
Claire Betelu, PictOu, un projet dédié à l’étude de la technique picturale de Jean-Baptiste Oudry (1686-1755), p.84-89.
https://1257.pantheonsorbonne.fr/anciens-numeros/numero-1-eclairages-cinema
MoCMa: Mobility Creates Masters – International network. Web article.
En ligne depuis mars 2019.
C. Betelu, D. Lanno, J. Salvant, C. Gerin-Pierre, A database dedicated to Jean-Baptiste Oudry’s painting technique (Poster)
PictOu: Premier bilan et perspectives, Conférence, Paris, INHA
Le 19 février 2019
Présentation des premiers résultats du projet PictOu.
Conférence à trois voix: Claire Betelu, Dorothée Lanno, Johanna Salvant.
Modératrice: Barbara Jouves.
A reçu le label : Scientific Symposium Frontiers in Heritage Science.
Frontiers in Heritage Science, Colloque international, Institut de France, Paris.
Les 14 et 15 février 2019.
C. Betelu, D. Lanno, J. Salvan, C. Gerin-Pierre, PictOu, A database dedicated to Jean-Baptiste Oudry’s painting technique (Poster).
MoCMa, Séminaire: Databases for research. Big Data on Artists’ Materials for Ground Layers 1550-1700, Nationalmuseum, Stockholm.
Les 29 et 30 janvier 2019.
Claire Betelu, PictOu a database dedicated to Jean Baptiste Oudry’s painting tecchnique.